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Quelques jours avant que Bernard Pivot ne disparaisse, vous lui rendiez déjà hommage dans un entretien que vous aviez accordé au JDD. « Nous souffrons de l’absence de figures de transmission, comme Bernard Pivot dont les rendez-vous télévisuels constituaient une véritable célébration de la littérature », assuriez-vous…
Il n’a pas manqué de m’appeler pour me remercier des quelques mots que j’avais eus à son égard. Sa voix était affaiblie. Nous avons discuté cinq minutes et il a conclu cet appel en me disant : « Tu sais, c’est le dernier coup de téléphone que je te donne. » Il pressentait que c’était fini, que ses forces l’abandonnaient.
Vous vous êtes gardé de réagir immédiatement à sa mort, refusant toutes les sollicitations qui vous étaient faites. Pourquoi avez-vous préféré le silence ?
Je n’aime pas réagir dans l’émotivité. Quand on a le bonheur de compter parmi ses amis des gens de cette qualité, il me semble que c’est une sorte de devoir que d’essayer de comprendre le sens qu’a pu avoir leur vie, le sens qu’a pu avoir la relation que j’entretenais avec eux. Jean d’Ormesson, Philippe Tesson, Gonzague Saint Bris ou encore Thierry Lévy ont été des piliers de ma vie. Bernard Pivot, Il était au tandis que j’étais au service politique. Il est étroitement associé à toute la partie journalistique de mon existence. Dans ce domaine, il a su faire danser la vie.