Elle répète les mots à voix haute, la mine sérieuse, ses deux billes noires braquées sur la Seine filant à ses pieds. Un vent frais secoue les cerisiers, tout juste fleuris, et les pages raturées qui jalonnent le banc où Morsal révise. Elles sont constellées de dessins d’oiseaux ; des guêpiers d’Europe orangés, semblables à ceux qui s’abattent face à elle, à la surface de l’eau. glisset-elle en dari, la langue officielle de l’Afghanistan. La jeune femme de 19 ans esquisse un sourire, et se replonge dans ses cahiers. Ses trois heures de langue française quotidiennes ne semblent pas lui suffire. Elle veut Et retrouver le respect qu’elle inspirait aux gens La dernière fois que a rencontré Morsal, en avril 2023 à Kaboul, sa sœur, sa mère et elle portaient le même habit – noir : une longue tunique, un foulard, des chaussures fermées
