Au départ, l’accident du 27 décembre 1974 lors duquel quarante-deux mineurs ont trouvé la mort après un coup de grisou dans une galerie du bassin minier de Liévin-Lens dans le Nord-Pas-de-Calais. C’est le sujet du roman de Sorj Chalandon, paru en 2017, et c’est aujourd’hui une de l’accident – pas moins de 240 pages. Le récit se concentre sur Michel, le narrateur, traumatisé par la mort de son frère Joseph dans cet accident. Il se révolte, rejoint Paris, tente de refaire sa vie, mais la douleur est trop forte pour qu’il quitte totalement son adolescence meurtrie. L’adaptation est surtout l’occasion pour Romain Dutter de décrire des lieux qui se meurent, une époque qui s’épuise quand bientôt va surgir le libéralisme des années 1980. C’est aussi la désintégration des familles et d’un métier qui disparaît après avoir été célébré en France. Le dessin de Simon Géliot n’est pas sans rappeler celui de Baru, enfant de la Lorraine, qui n’a de cesse de raconter la classe ouvrière. Son trait a des accents rageurs, jeté sur la feuille, parfois plus rond pour aller chercher l’émotion. Rien de réaliste en tout cas. Sans doute parce que ce sont les souvenirs, parfois déformés, qui, aujourd’hui, dessinent ce monde oublié. C’est aussi le rôle de la bande dessinée.
Le Jour d’avant
Apr 25, 2024
2 minutes
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