SVHS : Qu’a apporté le séquençage du génome humain ?
Frédéric Austerlitz : L’accès aux séquences d’ADN a donné beaucoup plus de puissance pour reconstituer l’histoire des populations humaines, leurs migrations, leurs adaptations à l’environnement, l’impact des phénomènes culturels, etc. Puis, il y a eu le séquençage de l’ADN ancien qui nous a permis de donner une profondeur temporelle à ce que nous étudions : nous pouvons comparer une population actuelle avec une population du passé ayant vécu au même endroit, et nous demander s’il y a une continuité génétique, ou examiner les variations de fréquence de certains gènes d’adaptation.
Le risque quand on possède la séquence de l’ADN, c’est de se limiter à sa seule étude, en oubliant tout le reste. Cette vision réduite peut nous empêcher de comprendre comment fonctionne l’évolution en général, ainsi que l’origine de nombreuses maladies héréditaires comme l’autisme ou la dépression… D’ailleurs,, mais de Synthèse inclusive de l’évolution pour intégrer le fait qu’il y a de nombreux articles scientifiques montrant que l’hérédité implique beaucoup d’autres mécanismes subtils, comme l’hérédité épigénétique ou culturelle.