L’ÉVÉNEMENT
La publication de , inédit de Gabriel García Márquez, est un événement susceptible d’inspirer aux nombreux amoureux de la prose du Colombien un mélange d’excitation et d’effroi. Excitation, car García Márquez est l’un des plus grands conteurs du XXe siècle, qui a su adapter à la réalité et aux légendes de son pays des techniques de narration caractéristiques de la modernité. Cela lui a permis de retracer la vie d’un dictateur en une poignée de très longues phrases d’écrire la dont toute l’histoire. Effroi, car si García Márquez a souvent mis en scène la conception latina de la virilité, résolument machiste, il ne l’a jamais vraiment critiquée. Pis, vers la fin de sa vie, il semblait la revendiquer fièrement, ce qui a donné lieu à des mémoires grevées de forfanteries sexuelles et à un embarrassant dernier roman, , où il mettait en scène le désir d’un nonagénaire pour une vierge de 14 ans prostituée par sa famille, désir certes laissé irréalisé.