MARSEILLE, LA MUSE INSOUMISE
«Cette ville est une leçon. Attentive, elle écoute la voix du vaste monde et, forte de son expérience, elle engage, en notre nom, la conversation avec la terre entière », écrivait Albert Londres dans Marseille, porte du Sud (1927). Quand il découvrit la cité, le grand reporter avait déjà couvert la Grande Guerre et parcouru le monde, mais il fut stupéfait de découvrir les univers interlopes de ce qui était alors le plus important port de transit de l’empire colonial français.
C’est le même port, la même ville, que découvrit Albert Cohen, à 5 ans(1954), il raconte les balades du dimanche le long de la corniche. Mais, dans (1972), il revient sur ce jour funeste, celui de ses 10 ans: alors qu’il arpente les rues de la ville pour acheter un cadeau à sa mère, un camelot de la Canebière s’adresse à lui en le traitant de Un déchirement. Désormais, pour lui, les « autres » ne seraient des « frères » que dans la douleur. Pour autant, il évoqua toujours ces années et cette ville avec tendresse. Élève au lycée Thiers, il s’y était lié d’amitié avec un certain Marcel Pagnol en 1909. Après s’être perdus de vue quand Cohen partit pour Genève en 1914, les deux hommes finirent par renouer, quand chacun devint un écrivain reconnu. S’ils se revirent peu, ils s’écrivirent souvent et ne cessèrent jamais cette correspondance.
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