Envoyé spécial, Bruxelles (Belgique)
Jeudi, 22 h 05, un convoi de berlines noires s’arrête place des Palais, à Bruxelles, le long d’un grand parc ceint d’imposantes grilles. Emmanuel Macron, emmitouflé dans un manteau de laine noire, entraîne la délégation française dans une déambulation nocturne. Rituel immuable à chaque Conseil européen, au soir du premier jour, sauf lorsque le temps est trop mauvais. Les bras croisés dans le dos, d’un pas tranquille, le président débriefe l’avancée des négociations entre chefs d’État avec Alexis Dutertre – conseiller Europe – et Philippe Léglise-Costa, représentant permanent de la France auprès de l’Union européenne. Était aussi présent Jean-Noël Barrot, nouveau ministre des Affaires européennes venu s’imprégner des codes et usages de ces grands raouts où se joue une partie du quotidien des Français. , indique le sherpa. , poursuit le conseiller. confesse le président. lance Macron à son chef du protocole. , acquiesce le Monsieur « étiquette » de l’Élysée : Le petit cortège, encadré par des officiers de sécurité, traverse le jardin du Mont des Arts, attirant la curiosité de rares promeneurs qui ont du mal à identifier la personnalité se déplaçant ainsi avec sa suite à une heure tardive. Rue du Mont des Arts, une foule de quidams en habit de soirée fait le lance un fêtard. Après dix minutes de déambulation, enfin un signe rassurant de notoriété. Le président français revient sur ses pas, Deux grand(e)s et élégant(e)s barbu(e)s entourent le chef de l’État, échangent quelques blagues. Le cortège repart. Rue de la Violette, les terrasses des restaurants grecs et des kébabs sont bondées. crie un convive. Applaudissements. Le président a la banane. semblet-il se vanter en tête de peloton.