« Plus de revendications territoriales » : telle est la promesse d’Adolf Hitler quand, le 30 septembre 1938, l’accord de Munich est signé. Le territoire des Sudètes, avec ses quelque trois millions de citoyens tchécoslovaques germanophones, est cédé au Reich à condition qu’il n’y ait pas d’invasion ou d’occupation militaire. Un an plus tard, l’Europe est en guerre.
Dénoncée dès 1940 à Londres comme une reddition, invoquée depuis pour écarter tout soupçon de faiblesse, Munich justifie nombre de déboires d’après-guerre. Ce fut le cas de l’occupation franco-britannique du canal de Suez en 1956 pendant la guerre froide, ou pour justifier la guerre américaine au Vietnam. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, dans un monde nouveau, la parabole