Le Journal du dimanche

À l’école des héros Se jouer la vie devant les taureaux

Yannis Ezziadi n’en fait pas mystère : il a découvert la corrida par hasard en 2020, en entrant pour la première fois dans les arènes de Béziers pour la traditionnelle feria de la mi-août. Plus qu’un énième reportage, ce jeune comédien de 32 ans décrit l’histoire de son éblouissement devant ce monde écrit-il avec amertume,   Orphelin de grandeur et de sacré, Yannis Ezziadi a vu dans les toreros français qu’il a rencontrés, les derniers grands artistes dignes de ce nom. Dans ce récit passionné, le jeune néophyte mêle avec talent reportage, chronique, interview et conversation libre avec les grandes figures françaises de la tauromachie : les toreros bien sûr, mais aussi les manadiers, les éleveurs, les directeurs d’arènes, les jeunes apprentis toreros, etc. Comme Jean Cau, son illustre devancier, l’avait fait avant lui dans (Gallimard), Ezziadi s’est immergé pendant toute une saison tauromachique (2022-2023), en se concentrant sur le Sud-Est de la France. Au pays du roi taureau – Arles, Nîmes, Beaucaire, Saint-Gilles et Béziers – où, depuis la nuit des temps, les gamins de Camargue, de la plaine de la Crau, des Alpilles, des Costières, du Vidourle et de l’Orb naissent avec la Fe di Biòu, la foi dans le taureau en provençal. Ici, au plus fort de la chaleur estivale, tout le village se retrouve dehors pour guetter l’arrivée des taureaux, accroché aux grilles d’une fenêtre ou sur une barricade pour les voir enfin débouler. Qu’elle soit espagnole ou camarguaise, la tauromachie naît dans la rue. Ici, on naît à cheval, on court derrière le taureau ou on le torée ! Et la folie corrida commence tôt : Dans les quartiers déshérités d’Arles ou de Béziers, les gamins de 12 ou 13 ans se mettent en tête de mettre l’habit de lumière pour en affrontant comme l’Arlésien Medhi Savalli, maestro du quartier Barriol, couvert d’or et de gloire, devenu directeur de l’École taurine d’Arles. Ezziadi reste après ses rencontres avec ces adolescents, apprentis toreros comme Esteban qui s’insurge : À l’école des héros, le courage, la beauté et la grandeur sont des vertus ancestrales qui peuvent profondément choquer aujourd’hui. Ancien matador de toros et directeur des arènes Las Ventas de Madrid, Simon Casas ne dit pas autre chose que ce jeune élève de l’École taurine de Béziers :

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