Ce sont les mots énervés que l’autrice lance à sa mère, quand celle-ci lui dit regretter leur éloignement après avoir appris que sa fille était victime d’inceste. s’insurge Angot horschamp, derrière la caméra vaillamment portée par la cheffe opératrice Caroline De ces moments d’incompréhension, premier film de l’autrice de (2) et d’une demi-douzaine de livres tournant autour du même sujet, en est plein. Confrontations, échanges rugueux : Christine Angot affronte sa mère, son ex, la femme de son père, pour les mettre face à leur silence quand, quarante ans plus tôt, ils n’ont pas su la sauver, elle, l’enfant de 13 ans puis la très jeune femme. Ils répondent avec un mélange de souffrance, remords et mauvaise foi (selon les cas). Ce qui rend passionnante cette « enquête » (existentielle, pas policière), c’est qu’elle prend la forme d’une psychanalyse inversée : c’est l’ancienne victime qui sonde la psyché de ses proches. De quoi est fait le silence de celles et ceux qui ferment les yeux sur les violences sexuelles dont elles ou ils sont témoins ? De conformisme social, de peur ? Ce film n’accuse pas, mais il force à (se) regarder.
Une famille, le silence des Angot
Feb 29, 2024
1 minute
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