Il est entendu que dans la vie je suis intelligente, compétente, travailleuse, inspirante même, en tout cas je ne suis pas pire que le directeur emballage qui a lancé les ouvertures faciles qui scient le fromage en deux. Donc, par exemple, je pourrais annexer son poste et devenir à mon tour cheffe, voire cheffe de cheffe, voire cheffe de tous les chefs avec parachute doré et badge platine. Mais auparavant, je dois examiner les conditions à réunir (en l’occurrence habiter moins loin des fromageries et naître en 1950 environ), et les réflexes à adopter ou – surtout – oublier. Évidemment, il existe plusieurs façons d’être cheffe : obtenir un poste dans une grande entreprise, monter sa propre boîte, grimper les échelons dans la fonction publique, passer des concours, adopter une meute de chiens. Toutes ces méthodes n’exigent pas les mêmes envies ou les mêmes tempéraments de départ. Dans certains cas, il faut privilégier l’esprit d’entreprendre, dans d’autres le sens politique, dans d’autres encore la patience, les études ou l’achat de croquettes. Il s’agira donc ici des traits communs à la prise de pouvoir heureuse et volontaire.
J’assume mes ambitions
Aujourd’hui mon problème, c’est que je voudrais piquer la place du directeur, mais sans trop le déranger, c’est vrai, je ne voudrais pas embêter, ni avoir l’air de me vanter ou exhiber