EXACTEMENT COMME LES AMÉRICAINS d’autrefois devaient renier leur allégeance à un roi étranger, aujourd’hui renoncer à votre antisémitisme est une condition pour vous adapter à l’Amérique. Ce pays ne pouvait pas fonctionner avec des royalistes et il ne peut pas survivre si des antisémites y occupent des positions de pouvoir. Les deux choses sont incompatibles avec notre démocratie libérale. » Tel était l’avertissement lancé, en 2019, par la journaliste Bari Weiss dans son livre Que faire face à l’antisémitisme ?. Depuis, les Etats-Unis ont été confrontés à une vague de haine antijuive sans précédent. Là où elle était le moins attendue : dans ces temples supposés du savoir que sont leurs colleges (institutions d’enseignement supérieur des premier et deuxième cycles) et leurs universités, y compris les plus prestigieuses.
D’après l’étude publiée par l’organisation Hillel International le 15 février, les cas d’antisémitisme recensés sur les campus américains ont explosé depuis le 7 octobre. 32 % des étudiants juifs disent avoir subi des actes de haine ou des violences antisémites, 23 % ne se sentent « pas bienvenus sur leur campus en raison de leur identité », 29 % ont subi des propos ou des remarques déplaisantes de la part d’un ou plusieurs de leurs professeurs en raison de leurs liens supposés avec Israël et 7 % envisagent de quitter l’établissement où ils étudiaient en raison du climat antisémite qui y