POÉSIE
Maggie Nelson est une émule de Bukowski, de Deleuze, d’Artaud, mais aussi des pensées féministe ou queer. retrouveront dans ce recueil de poésie un semblable mélange d’autofiction et de théorie, de même que des préoccupations sur le genre qui font d’elle une représentante emblématique de l’avant-garde américaine. a été publié aux États-Unis en 2007, soit huit ans avant. Cet ensemble de textes, dont chacun pourrait être le préambule d’un récit, apparaît comme un assemblage de scènes discontinues d’un journal intime. Volontairement énigmatiques tout autant que d’un réalisme brutal, ils laissent le lecteur désemparé face à des questions lancinantes, inquiétantes : qu’est-ce que la réalité ? Qu’est-ce que l’amour ? Ce monde n’est-il qu’un théâtre d’illusions ? Il y a chez Maggie Nelson une tentation narrative un peu kafkaïenne. Mais l’anxiété, la sensation de solitude, de pourrissement, d’absurdité sordide, brusquement tourne court pour faire place à de précieux instants d’émerveillement. Il y a finalement chez elle quelque chose de classique.