Un peu comme le film de Margarethe von Trotta sur Hannah Arendt raconte la naissance d’un concept philosophique en y agrégeant des éléments biographiques, le sujet du vôtre est d’abord le développement d’une idée musicale…
Anne Fontaine : J’ai horreur des biopics fourre-tout qui prétendent retracer une vie entière; comment ne pas la rendre superficielle à ce compte? Faire un film, c’est faire des choix, beaucoup renoncer, quoi qu’il en coûte. Mon fil rouge tenait à la volonté d’être le plus ouvert possible, de rendre accessible au plus grand nombre le processus personnel et social de la création musicale, avec ses pannes, ses angoisses, ses accélérations. En intéressant aussi bien ceux qui disposent déjà d’un bagage musical et d’une solide connaissance de la vie de Ravel, que les novices. Difficile équilibre!
Remarquablement atteint, à l’inverse de la récente tentative de Bradley Cooper sur Bernstein, où l’artiste est absent et l’histoire inaccessible à qui