Le Journal du dimanche

Le chagrin et la pitié

C’est une image qui a fait le tour du monde : en août 2014, un homme en combinaison orange, dans un désert de sable, récite un message envoyé à Barack Obama, qu’il lit contraint et forcé. Une autre image a heureusement échappé aux multitudes : cet homme, la tête coupée reposant sur l’une de ses épaules. James – ou Jim Foley –, journaliste américain, venait de se faire décapiter par l’État islamique en Syrie, où il avait été emprisonné dans des conditions particulièrement monstrueuses par des terroristes venus d’Angleterre surnommés les « Beatles ». Le grand écrivain irlandais Colum McCann a décidé de sortir de sa zone de confort, le roman, pour offrir un récit aussi choquant que bouleversant. a été conçu avec la mère de Jim, Diane Foley, qui a décidé de rencontrer l’un des bourreaux de son fils, Alexanda Kotey, et d’être à ses côtés tout au long d’un procès qui, manifestement, n’a pas intéressé la majorité des journalistes américains. Diane Foley est catholique. Dans ce récit, elle explique pour l’un des tortionnaires de son fils, et comment elle peut lui accorder son pardon. Colum McCann lui a prêté sa plume. Catholique lui aussi, il est plus mitigé, mais son livre, qui s’inscrit entre des récits comme (Truman Capote) ou (Emmanuel Carrère), fascine par les interrogations qu’il déclenche. Avant tout, comment devient-on aussi cruel au nom d’une religion ? Ensuite, comment, au nom d’une autre, peut-on pardonner l’impardonnable et le pire qu’on puisse envisager : l’assassinat de l’un de ses enfants ?

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