Otage du Hamas, cette jeune femme de 18 ans a été libérée il y a deux mois et demi. Elle témoigne des abus sexuels subis par celles qui ont partagé le même sort et sont toujours à Gaza
Les experts soupçonnent des viols systématiques. Mais sur des corps souvent calcinés, difficile de trouver des preuves
Derrière les scènes de guerre, des scènes de crime, si nombreuses qu’elles n’ont pas pu être traitées comme telles. Dans le chaos suivant les attaques, la priorité n’était pas de recenser les preuves de viol, mais d’identifier les corps avant une inhumation que la tradition juive veut très rapide. L’enquête a été confiée à une unité de la police habituellement spécialisée dans les crimes en ligne sur les mineurs. Elle repose largement sur les vidéos diffusées par les assaillants et sur des témoignages de survivantes, traumatisées.
De notre envoyé spécial en Israël Emmanuel Razavi
Il a 60 ans et vit dans le kibboutz de Réim. À deux pas, au petit matin du 7 octobre, se tenait le festival Nova, pris d’assaut par les hommes du Hamas. Ce jour-là, Noam Malk, ancien soldat d’élite, rentrait tout juste de vacances. Il a pu participer à la défense de sa communauté, mais pas empêcher les jihadistes d’entrer dans plusieurs maisons. « Nous n’étions qu’une poignée, et ils étaient une soixantaine, très calmes, extrêmement bien armés, organisés comme une armée professionnelle. » Pour le prouver, il montre les images de vidéosurveillance prises à l’entrée du village. On y voit les terroristes se déplacer tranquillement. « Ils savaient précisément où ils allaient, ce