RENCONTRE Sayragul Sauytbay, rescapée des camps chinois
Sayragul Sauytbay est la voix des « yeux » silencieux qui la suivent partout « en demandant de l’aide ». Ces « yeux » suppliants sont ceux des prisonniers qui étaient internés avec elle dans un des camps construits par les autorités chinoises dans la région du Xinjiang, aux confins de l’Asie centrale. Sortie vivante et aujourd’hui réfugiée politique en Suède avec son mari et ses deux enfants, cette femme de 44 ans parle pour que le monde entier regarde en face ce que les « yeux » subissent. Son témoignage est précieux : très peu de personnes, qui ont été internées, sont parvenues à quitter la Chine. Faire sortir des informations est aussi extrêmement périlleux car les communications avec l’étranger sont très surveillées.
“On m’a forcée à signer un document : pas le droit de parler, de sourire… Si j’enfreignais les règles, je risquais la peine de mort.”
UN SAC EN PLASTIQUE OPAQUE SUR LA TÊTE
Son récit circonstancié renforce les accusations des organisations de défense des droits de l’homme et de spécialistes qui dénoncent des pratiques génocidaires et l’existence de dans cette région de l’extrême ouest de la Chine, historiquement peuplée par des ethnies musulmanes et turcophones, ouïghoures, kazakhes, ouzbèkes, tatares, kirghizes… Les autorités du pays évoquent des destinés, affirment-elles, à lutter contre le terrorisme islamiste et y ont suivi des – endoctrinement, expérimentations médicales, viols, tortures… Sayragul Sauytbay, elle, décrit un lieu déserté par l’humanité. L’enfer.
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