Le seul nom de cette prison fait peur à tous les Iraniens. Le régime religieux en a fait un enfer
Dans une cellule minuscule, un silence de plomb, pas de fenêtre et une ampoule allumée jour et nuit. On est au tombeau
epuis que j’ai quitté Evin, je ne suis plus jamais arrivé à dormir sans somnifères. Des années après votre libération, la solitude ne vous quitte plus. Chaque porte qui se referme vous rappelle un cauchemar. » C’est un écrivain qui raconte. Il a été détenu au début des années 2000 dans une des cellules « de confinement individuel » de la section 240, la pire de toute la prison d’Evin. Pire encore que celles de la section 209, plus célèbre parce que plus ancienne. « Quand ils ont construit la 240 et la 325, ils ont tiré les enseignements de la 209 », résume un autre ancien prisonnier détenu dans la 209. Dans les nouvelles cellules de confinement individuel, on devient fou plus vite. Car l’isolement est tel qu’on