• MAUVAIS ESPRIT
Nul ne s’étonnera de trouver ce mois-ci Philippe Muray dans la présente rubrique: il en est citoyen d’honneur. Les deux volumes que publient aujourd’hui Les Belles Lettres sont les, à ses , et à l’exécration du monde qui l’entoure, exprimée jour après jour dans des pages pleines d’humour noir, de violence et de bile. Les Parisiens, les touristes, les écrivains, les journalistes, les journaux, les artistes, les jeunes, les femmes enceintes, la voisine du dessous, nul n’échappe à ses malédictions. » On se demande, face à ce monument de fulmination, quelle est la part du dégoût, et celle de l’exercice de style à la Léon Bloy. Le sens de la formule, en tout cas, ne cesse de faire mouche, avec une méchanceté qui parvient toujours à surprendre. Picouly, ComteSponville, Gaarder, les écrivains à succès de l’époque? C’est la Marek Halter, Sollers/Kristeva, L’Infini Michel Serres, Ces jets de fiel mis à part, on est frappé dans ce volume de voir combien nos années 2020 sont filles des années 1990 que décrit Muray. Surpris, aussi, par son aptitude à maintenir continuellement sa chaudière intérieure à température maximale, sans jamais désarmer.