Dans l’ouvrage le plus connu consacré à l’analyse des contes, Bruno Bettelheim décrypte l’importance des contes dans l’éducation. Ces histoires permettent à l’enfant de comprendre les évoquent ses pressions intérieures et ouvrent de nouvelles dimensions à l’imagination des enfants. En en offrant notamment des personnages sur lesquels l’enfant peut extérioriser ce qui se passe dans sa tête. Mais quid de la fée? Pour Bettelheim, l’enfant peut personnifier ses désirs par la bonne fée (et ses pulsions destructrices par une méchante sorcière). Elle peut aussi aider à trouver le bonheur malgré l’imposteur ou la marâtre. Toujours selon le psychothérapeute américain, la veille sur la destinée de l’enfant, toujours prête à faire intervenir sa puissance au moment le plus critique, comme la mère. Dans les fées représentent les deux visages de la mère (la fée douce et aimante et celle qui, vexée de se voir traitée avec mépris, jette un sort). Fabrice Midal, qui a étudié les contes pour son dernier ouvrage voit d’autres vertus aux fées. Ce sont toujours des personnages féminins qui font appel à elles, note l’auteur à succès, car elles représentent le rapport que les femmes ont à la magie. Les fées incarnent aussi la force de vie: La marraine fée, elle, est comme un souvenir de la bonne mère face à la marâtre et représente l’attachement: Fabrice Midal explique que, dans la fée utilise sa magie et transforme la citrouille en carrosse pour montrer qu’elle est capable d’aimer la jeune fille, de lui donner confiance, ce qui va la rendre belle. Enfin, la fée incarne également, selon l’auteur, l’intuition fondamentale de l’héroïne, l’intelligence qui jaillit comme un éclair. Quand Peau d’âne demande à la fée ce qu’elle doit faire face à son père, l’apparition de cette dernière symbolise l’apparition de la solution. On comprend mieux alors pourquoi les petites filles – et parfois les plus grandes – sont si attachées aux fées.
