La radicalité au service du propos. A priori tout pour déplaire tant ce genre de parti pris frise souvent la posture « auteuriste de Jonathan Glazer, d’après Martin Amis (le roman ressort chez Calmann-Lévy ainsi qu’ les Mémoires de l’auteur). N’était son sujet terrible, ce film pourrait être applaudi mille fois et même qualifié d’extraordinaire. Impressionnant lui irait sans doute mieux, tant la sidération devant une telle réussite est totale. Il faut d’ailleurs une grande maîtrise formelle pour mettre en images le texte d’Amis; les mots peuvent s’échapper, les images jamais. Le film raconte la vie (tranquille) d’une famille allemande dont le père est gardien à Auschwitz; leur maison et leur jardin jouxtent le camp et rien ne vient troubler leur quiétude alors que s’échappe la fumée des fours crématoires ou qu’un train (de déportés) annonce son arrivée au fond du décor. n’est filmé qu’en plans fixes rigoureux dont les cadres précis disent, pour les personnages, le désir de se contenter de la situation, voire d’en jouir, quand l’horreur, exprimée par quelques indices signifiants, existe hors cadre. Bouleversant de bout en bout, ce film est l’œuvre d’un grand auteur. Il est reparti du Festival de Cannes avec le grand prix, il aurait pu (dû?) recevoir la Palme d’or.
Le camp d'à côté
Jan 18, 2024
1 minute
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits