Nous sommes allés à la rencontre de ces agriculteurs du nord de la France, désemparés par la nouvelle vague d’inondations
Stressés, traumatisés, hommes et animaux sont dans la même galère
Retour au bercail… sans garantie pour autant d’avoir les sabots au sec. Le 2 janvier, la rivière est sortie de son lit, et les vaches ont dû quitter le leur. Sol détrempé, foin pourri : il a fallu déménager le bétail en urgence dans une exploitation voisine, plus en hauteur, le temps d’écoper. Un exode difficile car les bovins étant des animaux d’habitudes, chaque changement d’environnement les perturbe durablement. Dans les bâtiments, tout est désormais gadoue. Christian Durlin, président de la chambre d’agriculture du Pas-de-Calais, prévient : « Il faudra plusieurs mois pour que les exploitations retrouvent un état normal. »
« C’est un bordel sans nom, on va péter les plombs ! » s’énerve Éric, 58 ans. « Dans vingt ans, plus personne ne voudra de ce métier… »
De notre envoyée spéciale Gaëlle Legenne
Derrière sa petite exploitation de Bréxent-Énocq, Thomas Quandalle observe, impuissant, sa pâture transformée en étang stagnant et tourbeux, ainsi que ses ballots