C’est comme si, longtemps, on l’avait cataloguée comme présence évanescente, elle dont le minois angélique et le filet de voix semblaient nous dire qu’elle n’était pas complètement là mais un peu au-dessus, ou à côté, ou en coulisses. De cela, elle semblait s’accommoder, car après tout, se disait-on, quand on a pour parents Anny Duperey et Bernard Giraudeau, pourquoi forcer? À moins que grandir à l’ombre de monuments pareils vous inhibe un peu? Sara Giraudeau ne se réduit en rien à ces conjectures et raccourcis psychologisants qui disent moins d’elle que de la façon dont les « filles de » sont vues et entendues. Mieux, elle a fait de sa voix à elle, si fluette, une signature décalée, mystérieuse: il y a un avant et un après la série qui de 2015 à 2020 la propulsa comme géniale sainte nitouche qui jongle avec les secrets d’État l’air de rien. Avant: des pièces de théâtre de bonne facture, dont l’une, lui a valu un premier Molière, mais une carrière au cinéma qui ne s’envole pas. Après? Des rôles denses, marquants pour certains, dans lesquels elle comme elle le dit. C’est
Sara
Jan 04, 2024
7 minutes
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