ANAÏS DEMOUSTIER Virtuose du sentiment
Quelque chose virevolte dans l’air quand Anaïs Demoustier est là. À peine s’estelle assise dans le café à la mode, aux abords des Buttes-Chaumont, où nous avons rendez-vous, joues hâlées et voix qui porte, sourire indélébile et débit grande vitesse, qu’elle embraye direct, en réponse à notre « comment allezvous? » sur le film d’époque qu’elle finit de tourner, Le temps d’aimer(4), qu’elle adore mais qui l’épuise, se disant « en bout de course » et « au bout du tunnel », tellement il est intense… Mais moins que la fatigue, c’est l’exaltation qu’on lit dans ses yeux. Quelque chose virevolte avec cette fille qui, devant la caméra, donne tout quand elle surgit à l’écran, elle dont les personnages solaires, foutraques ou simplement normaux, taillés pour les dialogues ciselés, les subtilités sentimentales, voire le réalisme absolu, nous régalent depuis vingt ans (et elle n’en a que 34) dans la catégorie art et essai. Coup de braquet cet automne: la voilà qui goûte au film mastodonte (et parfois gros sabots), ce Novembre de Cédric Jimenez retraçant l’enquête monstre qui suivit les attentats du 13 novembre. Mais Anaïs Demoustier sait insuffler de la finesse à tout, même aux grosses machines. Rencontre avec une « girl next door comme elle se qualifie ellemême, à très grande envergure.
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