JOUR 1
La petite musique de l’histoire
e jour se lève, la brume peine à quitter les tours de la cathédrale Saint-Étienne, on file se réchauffer dans un café. Atmosphère XIXe, mosaïques au sol, tables en bois, banquettes en velours et lustres en verre soufflé. Les pâtisseries à l’entrée nous font de l’oeil, ce sera un strudel au fromage blanc pour commencer, et un (café viennois, plus doux et gourmand qu’un expresso, servi dans un verre avec de la chantilly) pour l’accompagner. Les habitués sont là, comme il y a plus de cent ans. Ils lisent le journal, jouent aux échecs, discutent. Ici, on prend le temps. On comprend pourquoi tant d’artistes et d’intellectuels fréquentaient ces endroits (Cafés Sacher, Central, Landtmann, Bräunerhof…), de Mozart, ce lieu majestueux est un incontournable. La programmation est différente chaque jour, et on peut s’offrir des places pour le soir même au guichet. Si l’on manque le coche, des concerts sont donnés dans les églises (notamment l’église Saint-Charles). Vienne fut longtemps la capitale de la musique classique. Des musiciens célèbres ont un jour posé leurs valises ici : Schubert, Brahms, Strauss… et Mozart, évidemment. Son appartement se visite, à deux pas de la cathédrale (Domgasse 5), émoi garanti. L’hiver marque aussi l’ouverture de la saison des bals ; plus de 400 y sont donnés. On peut assister à certains (en réservant) et même prendre un cours de valse à la prestigieuse Elmayer Dance School (sur env. 50 € l’heure). La promenade est belle, il fait déjà nuit, les ruelles sont décorées, partout des marchés de Noël (présents jusqu’à fin janvier) diffusent leurs effluves de cannelle, pommes soufflées et saucisses. Les portes de la cathédrale sont ouvertes, des centaines de lampions sont allumés, on se laisse guider par les chants et on profite de l’instant.
