Il y a les hommes d’abord, à qui elle se donne corps et âme. Ciel, Edelweiss, Jean-Pierre, ils en sont tous toqués. L’Aga Khan s’enflamme à son tour, ils deviendront les meilleurs amis du monde. d’une voix de crécelle, mais dès qu’elle se déhanche, la salle est hypnotisée. Et la jeune Léonie Bathiat devient Arletty. Elle ne quitte plus la scène, on la voit à l’Odéon, à la Potinière, aux Variétés. Elle porte « Vol de nuit », le nouveau parfum de Guerlain, et roule en Hispano-Suiza. À Venise, elle succombe au prince Mdivani, dont on ne sait si la famille possède des châteaux à tourelles ou des granges remplies de chèvres ; la Georgie c’est si loin, on n’ira pas vérifier. Il y a le cinéma enfin, les films s’enchaînent, ses amis sont Michel Simon, Sacha Guitry, Pierre Brasseur, Marcel Carné, Jacques Prévert. fait naître la vedette, installe sa légende. Puis vient avec Jean Gabin. Nous sommes en 1939, le monde va bientôt basculer et la carrière d’Arletty avec lui. Drôle de guerre, et coup de foudre, voici Hans Jünger Soehring, un officier nazi dans toute sa splendeur, elle le surnomme Faune, il l’appelle Biche. Attention, l’amour fou sous Vichy, ça ne vaut pas tripette. Comme Guitry, à la Libération Arletty connaît prison et déshonneur. Elle rendra sa liberté au bel Allemand, vivra très vieille et finira par perdre la vue. Nicolas d’Estienne d’Orves ose dire : et le personnage prend possession de l’écrivain. C’est Arletty qui parle, crie, pleure, chante, c’est sa gouaille que le lecteur entend, c’est son corps qu’il devine et il en redemande. Aujourd’hui, on appelle cela un biopic, Arletty est bien vivante, ça tombe bien on l’adore !
ATMOSPHÈRE, ATMOSPHÈRE
Dec 24, 2023
1 minute
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