l incarne la tragédie qui frappa notre planète voici 66 millions d’années : le . N’est-il pas le , ce seigneur imposant sa loi sauvage avant d’être carbonisé par l’armageddon dinosaurien ? Comment ne pas yépouse les contours de l’Amérique du Nord. Mort, il est découvert en 1874 dans le Colorado et rendu célèbre par la magie d’Hollywood. Un mythe , donc. Icône biblique d’une nation dont 41 % des membres estimaient encore, en 2015, que dinosaures et humains ont coexisté dans un lointain passé (sondage YouGov). Mais que s’est-il vraiment passé à la fin du Crétacé ? Un site paléontologique nous en donne un aperçu saisissant : Hell Creek, dans le Dakota du Nord. Là, les dinosaures connurent vraiment l’enfer. Dans ce numéro, nous le détaillons minute par minute. La crise du K-Pg (Crétacé-Paléogène) fut-elle la même partout sur la planète ? Les paléontologues sont plus nuancés : sorti des Amériques, pas de géhenne brûlante, mais une famine qui a privilégié, si l’on peut dire, les petits mangeurs. Une nouvelle défrayait récemment la chronique scientifique : celle de la découverte en Patagonie d’un cimetière d’hadrosaures contemporain de la catastrophe. Parmi ces restes, une mâchoire de regitherid, un mammifère ressemblant à un écureuil. Un rescapé ? Pas sûr ! 90 % des espèces de mammifères disparurent au K-Pg. Il s’en est donc fallu d’un poil pour que nos ancêtres connaissent le même sort que le. On a longtemps cru qu’ils devaient leur survie à leur intelligence, or, c’est faux : s’ils survécurent, c’est parce que leur minuscule cerveau n’avait pas besoin de beaucoup d’énergie ! Le, lui, était plutôt intelligent. Alors, achevons la métaphore biblique : voilà 66 millions d’années, heureux les simples d’esprit, car la postérité (et non, pour cette fois, le Royaume des cieux) est à eux.
