Il a mis la Tchétchénie au service de son seul clan. Et rêve de voir son fils Adam lui succéder
Troisième dans l’ordre de succession, le « mini-Ramzan » est pourtant le mieux placé pour perpétuer le sinistre héritage de son père
Par Manon Querouil-Bruneel
Comment se faire un prénom quand on est le fils d’un des dictateurs les plus sanguinaires au monde ? Adam Kadyrov, numéro trois d’une fratrie de quatorze, a visiblement opté pour la surenchère. En septembre dernier, l’adolescent d’à peine 16 ans au visage joufflu se distinguait en tabassant un détenu, à peine plus âgé que lui, dans une prison de Grozny. Accusé d’avoir brûlé un Coran près d’une mosquée à Volgograd, à plus de 800 kilomètres de là, l’infortuné venait d’être transféré dans ce territoire de la fédération de Russie à majorité musulmane pour y être jugé. Selon Moscou, il aurait agi sur ordre des services secrets ukrainiens.
Son agresseur est loin d’être un inconnu en Tchétchénie, où sa réputation de cogneur n’est plus à faire. À l’âge de 8 ans, quand d’autres se produisent à l’occasion de mignons spectacles de fin d’année, le jeune Kadyrov infligeait une raclée à son adversaire sous l’œil des caméras à l’occasion du grand prix de MMA de Grozny,