L’idole des jeunes restera-t-elle dans l’histoire comme une figure du style ? Alors que l’exposition qui lui est consacrée débute le 22 décembre à la porte de Versailles, ce sont d’abord les costumes, les accessoires et l’iconographie deux ans avant sa mort, à l’heure où on l’invite désormais au premier rang des défilés Dior et Saint Laurent. Et si la star prométhéenne n’a pas le déhanché d’un Mick Jagger ni la furieuse fantaisie d’un Bowie façon Ziggy Stardust, ses costumes ont marqué les esprits. Comme pour Gainsbourg, les débuts des années 1960 sont sages, et si le premier rockeur hexagonal manie la guitare et s’essaye au twist, c’est en costume propret, chaussures cirées et cheveux bien peignés. Mais Johnny, c’est la réinvention permanente, qui porte, à même la peau, toute sa fascination pour l’Amérique des Trente Glorieuses et la naissance de la société du spectacle. Le jeune homme aux dents blanches en couverture du premier numéro de (1961) se transforme en dix ans en créature torse nu à l’aura hautement sexuelle, et fait appel à Yves Saint Laurent, rien de moins, pour l’habiller au Palais des sports en 1971, dans un délire de paillettes et de broderies loin de l’imaginaire biker qu’on lui associe d’habitude. Et si le cocktail cuir, bottes et pattes d’eph dessine une sorte de trinité du style Hallyday, le chanteur saura, sur le tard, anticiper sur toutes les tendances d’aujourd’hui : la simplicité du costume noir, les tatouages en les bijoux pour hommes... Et puis, chic suprême dans un monde obsédé par la jeunesse, un art de vieillir resté à ce jour inégalé.
QUOI, MA GUEULE?
Nov 22, 2023
1 minute
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