On ne le dira jamais assez : la Parisienne, objet fantasmatique de la mode, n’est jamais aussi parisienne que quand elle vient d’ailleurs. Première influenceuse de l’histoire de la photo, la Castiglione était italienne. Gabrielle Chanel, parisienne primus inter pares, est née dans le Maine-et-Loire. Inès de la Fressange nous est venue du Var, Farida Khelfa de Lyon, Joséphine Baker du Missouri. À l’heure du Grand Paris, cette créature charmante, labellisée insouciante au coiffé-décoiffé, n’a rien perdu de son aura, et voici même qu’elle gagne du galon, en devenant la Française par excellence. C’est le qui l’a affirmé cet automne, dans un long article consacré à Jeanne Damas, à l’occasion de l’ouverture de la boutique Rouje sur Broome Street, dans le quartier de Soho. Au sujet de ce « style français », le quotidien affirmait : « Jane Birkin l’a inventé ; aujourd’hui, Jeanne Damas le vend au grand
