e renoncement français à la fin de la guerre de Sept Ans fait toujours débat chez les Canadiens français. Pour Françoise Le Jeune, professeure-XIX siècles) à l’université de Nantes, il s’agit bien d’un abandon : Versailles a cédé le Canada pour sauver les Antilles, Choiseul soulignant que l’intérêt premier est pour lui celui de la France, avant d’être celui des territoires coloniaux. L’historien québécois Charles-Philippe Courtois nuance le propos et penche plutôt pour l’idée d’une cession. Il souligne le fait que Versailles n’a guère d’autre choix que de céder la Nouvelle-France dès lors que la marine française est affaiblie et que les défaites militaires se multiplient sur tous les autres fronts, en particulier européens. La France manque alors d’atouts pour récupérer le Canada. Selon lui, le terme d’abandon s’applique mieux au sort des colons d’Acadie en 1713 et à ceux de la Louisiane en 1763, un territoire qui n’avait guère été touché par le conflit. Pour Charles-Philippe Courtois, le sentiment d’abandon tient surtout au fait qu’après 1763, la France n’a pas cherché à reconquérir ce territoire et a oublié les Canadiens durant près d’un siècle. En dépit de velléités qui se manifestent au moment de la Révolution française, puis sous Napoléon III, il faut en fait attendre 1967 et le fameux . De Gaulle aurait ainsi payé la dette de Louis XV…
Cession ou abandon ? La question vue du Canada français
Nov 10, 2023
1 minute
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits