Dans ce décor enchanteur, Churchill troquait son habit de leader politique pour celui d’aquarelliste
« Le monde entier a dormi ici ! » affirme le directeur de La Mamounia, Pierre Jochem
onstruit en 1923 par l’Office national des chemins de fer, le palace doit son nom à la légende du prince Al-Mamoun, à qui le sultan Sidi Mohammed ben Abdallah avait offert ces jardins en cadeau de siècle. Doté au départ de seulement 50 chambres, l’endroit est réservé pour de longs séjours. Dans cet écrin se mêlent confort de l’Occident et faste de l’Orient. Peu après son ouverture, La Mamounia attire déjà les célébrités et les puissants du monde entier. Winston Churchill y établit ses quartiers d’hiver. Dans ce décor enchanteur, le caustique Anglais troquait son habit de leader politique pour celui d’aquarelliste, déambulant de balcon en balcon, capturant avec son pinceau la lumière flamboyante du soleil marocain. Tout en étant fidèle à son inséparable cigare comme à son whisky. On prétend qu’il réclamait que le bar reste ouvert pour étancher sa soif à toute heure… C’est ici qu’il apprend le début de la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939. Pendant le conflit, il y convie Roosevelt et le général de Gaulle pour lequel on confectionne spécialement un lit assez grand pour y glisser son 1,90 mètre… Quoi de mieux que ce havre de quiétude pour évoquer la future paix ?