Plus de trois ans de travaux, 210 millions d’euros dépensés, des critiques en tous genres et une inauguration maintes fois repoussée. Ce lundi 30 octobre, lorsque Emmanuel Macron a, enfin, coupé le cordon de la Cité internationale de la langue française et de la francophonie au château de Villers-Cotterêts dans l’Aisne, un homme a soufflé, soulagé. Et lorsque le président de la République a rendu hommage à ceux qui y ont oeuvré, il a feint l’indifférence, mais a apprécié. Inconnu du grand public, Philippe Bélaval est, dans les milieux culturels, aussi connu que Stéphane Bern. Ce haut fonctionnaire a été l’artisan du « grand projet culturel présidentiel », la renaissance du château picard où François Ier aimait chasser. Et il est, depuis des décennies, l’un des hommes de l’ombre les plus influents en matière de patrimoine. De François Mitterrand à Emmanuel Macron, de Jacques Chirac à François Hollande, il a traversé les septennats et les quinquennats, toujours utile, souvent écouté, régulièrement suivi dans ses propositions.
En janvier 2023, il rejoint l’Elysée comme conseiller culture, après dix ans comme président du Centre des monuments nationaux (CMN), gestionnaire de 100 sites patrimoniaux, dont les très prestigieux (et rentables) Panthéon, Arc de Triomphe ou Mont-Saint-Michel. Il y disposait d’une très grande liberté, mais était guetté par la limite d’âge (68 ans). Beaucoup se sont