Paris 1er arrondissement, 18, rue du Louvre. L’enseigne lumineuse Duluc Détective fait figure de monument au même titre que le célèbre musée voisin. Fondée en 1913 par Jean Duluc, policier retraité, la première agence de détectives privés de la capitale connaît aujourd’hui un nouvel essor. « Je l’ai rachetée alors qu’elle périclitait et, comme je suis copain avec le propriétaire de l’immeuble, l’enseigne est restée, même si nous avons déménagé dans le 16e arrondissement », explique Bruno Boivin, fondateur en 2014 de Codiv Enquêtes privées. Depuis vingt ans, la clientèle traditionnelle des détectives, qui reposait essentiellement sur des époux légitimement suspicieux ou simplement jaloux, a presque totalement disparu. « En revanche, nous avons un nouveau type de clientèle : les parents qui se soucient des fréquentations d’un enfant avec lequel la communication est compliquée, voire rompue. Cela peut être pour de la drogue ou la crainte d’une radicalisation après la découverte d’un tapis de prière sous le lit. »
Mais le gros de la clientèle des privés sedes services de l’État trop souvent débordés ; que ce soit la police, la gendarmerie, les services de lutte contre la fraude sociale ou les douanes. Mais sans le moindre pouvoir coercitif. Car attention à la confusion : dans la police, le grade de détective n’existe que dans les pays anglo-saxons. Un détective français est donc toujours un privé., poursuit Bruno Boivin. Il traque aussi les arrêts maladie bidons. L’agence parisienne travaille également sur des dossiers de fraude à l’assurance et compte parmi ses clients des services publics comme… la RATP. Depuis son arrivée à la tête de la Régie des transports parisiens, Jean Castex fait en effet la chasse à l’absentéisme., détaille Bruno Boivin.