“Penses-tu que cet album a bien vieilli?”, demandait Michael Bland, en 2021, à Michael Howe, l’ex-archiviste de Paisley Park, estimant à juste titre que Diamonds and Pearls correspondait à une période de la carrière de Prince à nulle autre pareille. Que le batteur de The New Power Generation de 1989 à 1997 – qui, pour la petite histoire, fit également partie du groupe de France Gall au mitan des années 1990 – soit rassuré: les diamants restent éternels et révèlent encore de nouveaux éclats trente-deux ans après leur sertissage. Initialement prévue en 2021, repoussée à la suite de dissensions internes et de départs plus ou moins volontaires au sein du Prince Estate, cette réédition remastérisée, par le fidèle Bernie Grundman, et augmentée (33 titres inédits) du 13e opus du Kid de Minneapolis rend un bel hommage à un disque charnière de sa discographie: dernière livraison princière à contenir autant de classiques (“Cream”, “Gett Off”, “Insatiable”, “Money Don’t Matter 2 Night”…), Diamonds and Pearls est également l’album d’un spectaculaire come-back sur le devant de la scène, d’un retour aux sources à la musique et à la conscience black, ainsi que les prémices d’une émancipation durement acquise.
Au début des la petite entreprise Prince connaît la crise: suite à la débâcle du double LP et du film sequel en forme de pantalonnade de Paisley Park est au bord de la faillite. Qui plus est, en pleine guerre du Golfe, la compagnie Warner Bros. ne souhaite pas prendre de risques et insiste pour commercialiser un simple best of contre Autrement dit, évoluer avec un dédié et corvéable, ce qu’il n’a pas fait depuis la dissolution de The Revolution, en 1986. Bienvenue à The New Power Generation, formule mentionnée pour la première fois dans “Eye No”, titre inaugural de l’album (1988). Michael Bland: