Heart Of Glass
Rock et disco, en principe, y’a pas plus antagonistes. Ennemis mortels, adversaires farouches, surtout en ces temps où la new wave post-punk bat son plein, du CBGB new-yorkais au Marquee Club londonien. “Disco sucks”, proclament les réfractaires, qui vont jusqu’à détruire à l’explosif une caisse remplie de disques du genre, au cours de la Disco Demolition Night, le 12 juillet 1979, à Chicago. C’est dans ce contexte qu’un groupe, jusqu’ici catalogué rock, se risque à publier un morceau qui mêle les deux genres. Pourtant, envers et contre tous, “Heart of Glass”, à défaut de réconcilier les deux camps, devient un énorme tube.
Formé à New York en 1974 par le couple Deborah Harry et Chris Stein, tous deux anciens des Stilettos, Blondie doit son nom à la couleur de cheveux de la chanteuse, souvent interpellée par les camionneurs, “Hey Blondie!”, et à une bande dessinée du même nom. Après un premier album éponyme, le groupe devient l’un des résidents du CBGB, aux côtés des Ramones ou de Television. Mais doit attendre son troisième album, Parallel Lines, pour sortir de l’underground et connaître un succès international. Surtout grâce à une chanson, qui traîne dans leurs tiroirs depuis des années.
“”, réclame,”, plaide Stein. Le vieux truc, c’est “Heart of Glass”. Une chanson que le couple a écrite quatre ans auparavant, à l’époque où tous deux vivaient dans un loft glacial du Bowery (“”, se souvient Stein), et qui a connu plusieurs arrangements – ballade, reggae ou funk –, sous le titre initial de “Once I Had a Love”. Ils en ont même enregistré sans succès plusieurs démos, dont une au rythme inspiré d’un titre de The Hues Corporation, “Rock the Boat”, et ont fini par ranger le tout dans un placard, avec le surnom ironique de “The Disco Song”. Chapman, qui a produit des artistes comme Suzi Quatro, adore. Et décide d’en conserver le beat, mélangé avec synthés et guitares.
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