e 7 janvier 2015, les attentats à bouleversent la France, et tout particulièrement le monde de la presse. A L’Express, ce jour-là, tout le personnel se trouve exceptionnellement réuni en assemblée générale suite au rachat du magazine par Patrick Drahi, patron du groupe Altice. Des portables se mettent à vibrer, et le mot se répand : une attaque et il y a des morts. A la rédaction, c’est la sidération. Beaucoup connaissent personnellement les victimes : Charb, Tignous, Bernard Maris… L’un des dessinateurs tués, Philippe Honoré, collabore à et la fille de Georges Wolinski, Elsa, travaille à , deux journaux qui font partie du groupe. Après le choc, l’action : les journalistes se mobilisent afin de préparer un dossier spécial de 40 pages. Entre-temps, le terrorisme continue de frapper, le lendemain à Montrouge où une policière est abattue et le vendredi à l’Hyper Cacher, où des citoyens sont visés parce qu’ils sont juifs. Le dimanche, une grande marche réunit les Français dans une démonstration d’unité. « Le 11 janvier 2015 est une incarnation inédite du pays, une sculpture collective surprenante. Sans consigne aucune, les mêmes ambiances ont fleuri à travers le territoire, sereines et empathiques, enluminées soudain de salves d’applaudissements et de calmes Quand des millions de citoyens, spontanés et désintéressés, se dressent de la même façon, cela s’appelle une identité nationale », écrit Christophe Barbier, alors directeur de la rédaction. En Une, la reprise du dessin de Plantu paru dans . Dans les pages, une photo des salariés du groupe Express-Roularta réunis dans la cour de l’immeuble, chacun avec un panneau « Je suis Charlie ».
