LA TÊTE DANS LE NET
Le métro est bondé et Lucas n’a pas de place assise. Mais au travers de son casque de réalité virtuelle (RV), quel changement ! Il n’est pas dans un wagon, mais à bord d’un vaisseau spatial peuplé d’humains et de créatures étranges. Bientôt, son intelligence artificielle (IA), qui surveille l’environnement réel, lui murmure qu’il arrive à sa station. Le vaisseau s’arrime en douceur devant le sas d’évacuation qui épouse les contours des portes du wagon.
Cette scène semble extraite d’un film de SF, mais toutes les technologies pour qu’elle soit réelle existent ! Il faut encore les améliorer, ce qui prendra sans doute une dizaine d’années. Pourtant, ça n’est pas forcément sous cette forme que nous visiterons les mondes virtuels. Caroline Appert et Emmanuel Pietriga sont chercheurs en réalité virtuelle (VR) et réalité augmentée (RA), à l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria). D’après eux, le casque VR n’est sans doute pas une solution d’avenir pour une utilisation au quotidien.
Principalement, parce qu’il est peu probable que l’on souhaite être totalement coupé du monde extérieur dès que l’on sort de chez soi. Bien sûr, une IA pourrait analyser l’environnement pour prévenir l’utilisateur quand son attention est requise. C’est déjà ce que fait le « chaperon » de certains casques VR qui affiche sur l’écran les frontières de la zone d’utilisation quand on s’approche trop d’un mur. Mais le temps de réaction reste plus important que si l’on perçoit clairement son environnement. C’est pourquoi les chercheurs penchent davantage pour le développement des