Des millions d’enfants sous stimulants, gavés de médicaments au moindre signe d’agitation, à la moindre baisse d’attention ? La dernière alerte a été lancée en août, sur France Inter. Selon la psychologue et psychanalyste Caroline Goldman, la France serait sur le point de rejoindre les Etats-Unis, où 11 % des enfants sont traités par méthylphénidate, une amphétamine administrée aux personnes manifestant des troubles du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Pour la psychologue, le diagnostic de cette affection serait trop flou, un « fourre-tout ». Nous glisserions, à l’américaine, vers une prescription systématique, en quête de « remèdes médicamenteux rapides ». Elle évoque ainsi une statistique issue d’un rapport de la Cour des comptes : les prescriptions auraient bondi de 110 % de 2011 à 2018. Le signe d’une dérive, pour nombre de psychanalystes.
Dans leur rapport, les sages de la rue Cambon rappelaient pourtant que « la France a l’un des niveaux les plus faibles de consommation de méthylphénidate par enfant parmi les pays d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie