Auto Plus Classique

UN CERTAIN REGARD

PRESTIGE ALFA ROMEO MONTREAL

La Montreal, nous allons en parler, mais commençons par une digression et rappelons que, en 1970 déjà, lorsqu’elle apparaît, Alfa Romeo est une vieille marque, dont les quarante premières années ont été entièrement consacrées au grand luxe et au très grand sport. Pour fixer les esprits, rappelons que Fiat comptait les autos par centaines de milliers, tandis que, chez Alfa Romeo, on se préoccupait de centaines, dans des altitudes de prix et d’exigence générale sans commune mesure. Alfa avait mis trente-quatre ans, avant la guerre, pour accumuler tout au plus 15 000 autos, la production d’un seul mois chez le voisin turinois. Après la guerre et la destruction à peu près totale du pays, l’État italien invente un ordre de priorité très différent, et Alfa Romeo, contrôlé de très près, comme les autres constructeurs, se voit cantonné raisonnable, a collectionné les succès, dans sa tenue ordinaire ou soutenue par les carrossiers, Touring ou Zagato notamment, comme il était d’usage. La production eut beau se multiplier, la gamme s’étendre vers le bas, jusqu’à de simples 1300, c’était des 1300 sportives ! Alternatives colorées aux Fiat de tout aller et aux Lancia des notables connaisseurs… La péninsule pétille de petites sportives. La Giulietta et la Giulia raflent les trophées du dimanche et, sous leurs formes sophistiquées (ah ! les TZ1 et TZ2 !), des épreuves du championnat du monde FIA GT. Comme ça ne suffit pas à rassasier des dirigeants aussi passionnés que leurs clients, qui prennent prétexte de la recherche de notoriété pour craquer des budgets sur les pistes du monde entier, Alfa s’attaque aussi au championnat d’endurance, avec le prototype 33 d’Orazio Satta Puliga et Giuseppe Busso. Dans ce tableau idéal, une touche manque : la présence dans un secteur du jeu où brillait Alfa trente ans plus tôt… Celui du Grand Tourisme routier, sur lequel règne désormais Ferrari, le dissident élevé chez Alfa, et Maserati, l’élégante rivale modenaise, mais que leur disputent des indépendants ambitieux, fortunes récentes et roturiers de l’automobile : Lamborghini, De Tomaso, Renzo Rivolta (Iso), Giotto Bizzarrini et Frank Reisner (Intermeccanica), le sympathique Canadien installé à Turin. La première idée de la Montreal est de mettre au pas cette meute impétueuse et disparate, et de leur montrer qui est Alfa.

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