Sa vidéo d’appel au secours n’aura pas ému grand monde. Prostré dans un fauteuil Empire, Ali Bongo, s’exprimant en anglais et visiblement diminué par son AVC survenu en 2018, demande à ses « amis » de « faire du bruit » pour le soutenir, après le coup d’Etat qui l’a renversé dans la nuit du 29 au 30 août, alors qu’il venait de proclamer sa victoire à l’élection présidentielle. Mais personne, ou presque, ne défendra le fils d’Omar Bongo, après plus de cinquante-cinq ans de dynastie familiale marqués par le népotisme et la kleptocratie. Et si la population gabonaise a fait entendre sa voix, c’était pour acclamer le nouvel homme fort du pays, le général Brice Oligui Nguema, chef de la garde républicaine.
Paris ne s’est pas non plus montrée très empathique. La France a, par principe, condamné le putsch, sans cacher ses doutes sur la régularité du scrutin, après ceux, déjà contestés de 2009 et 2016. Même si les liens s’étaient distendus, l’Elysée se trouve dans une situation inconfortable, après la visite d’Emmanuel Macron à Libreville en mars dernier, interprétée comme un soutien à l’autocrate.
Après le Mali, la Guinée,