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Johan Norberg : « Le capitalisme sauvera le monde ! »

Au début du siècle, un jeune Suédois, ancien anarchiste converti au libéralisme, publiait le très remarqué Plaidoyer pour la mondialisation capitaliste (Plon), une réponse aux mouvements altermondialistes alors en vogue. Depuis, Johan Norberg s’est imposé, aux côtés de Steven Pinker ou du regretté Hans Rosling, comme l’une des figures de proue des « nouveaux optimistes », ces intellectuels qui démontrent, chiffres à l’appui, qu’il n’y a jamais eu de meilleur moment pour venir au monde. Vingt ans plus tard, le chercheur au Cato Institute récidive en publiant en anglais The Capitalist Manifesto (Atlantic Books), où il assure que le libre marché globalisé « va sauver le monde », alors même que les critiques contre le libéralisme viennent désormais de l’ensemble de l’échiquier politique, de la gauche décroissante à la droite souverainiste. Inégalités, réchauffement climatique, immigration… Dans un grand entretien, Johan Norberg défend le bilan de ces dernières décennies et contredit les idées reçues.

Il y a vingt ans, le capitalisme mondialisé était vilipendé à gauche, notamment par le courant altermondialiste. Mais aujourd’hui, les menaces proviennent aussi d’une droite de plus en plus souverainiste…

Johan Norberg Il y a vingt ans, quand je défendais le libre-échange et l’immigration, on m’accusait d’être de droite. Aujourd’hui, avec les mêmes positions, on me qualifie parfois de « gauchiste woke » [rires]. A l’époque, on accusait le capitalisme d’exploiter les pays pauvres. Mais depuis vingt ans, il a prouvé qu’il pouvait sortir des centaines de millions de personnes de la pauvreté. Résultat : la droite protectionniste et les nationalistes reprochent désormais au capitalisme d’appauvrir les pays riches. Mais toutes ces critiques, à gauche comme à droite, proviennent d’une même idée : considérer le monde comme étant un jeu à somme nulle. Si quelqu’un gagne, un autre doit forcément perdre. Or c’est mal comprendre le fonctionnement des marchés et de l’économie.

Selon vous, le capitalisme « va sauver le monde ». Estce une provocation ?

Cela n’a rien d’une vision utopique, contrairement au marxisme. Paru il y a un siècle et demi, le [NDLR : de Marx et Engels] ne reposait que sur l’imagination et sur le supposé potentiel du projet communiste. A l’inverse, pour le capitalisme, il suffit de considérer son bilan : 138 000 femmes, hommes et enfants sortent chaque jour de

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