Comment l’esprit vient à l’édition française sur les ailes du doute. La mi-août venue, était-il bien raisonnable de persister à déverser tant de nouveautés sur les tables des libraires, de continuer de répondre à la baisse de la demande par une hausse de l’offre, pour citer Jérôme Lindon ? Un mouvement de décrue s’observe et se confirme, moins de 500 ouvrages se disputent cette année les faveurs d’un lectorat en voie de raréfaction, tout comme l’argent dans ses poches et le temps disponible dans son cerveau, retour de vacances oblige. Pour le reste, rien ne change. Et certes pas l’habitude des éditeurs de pousser sur le devant de la scène le plus dispensable de leur production, efficacement secondés par une critique complaisante. En cette nouvelle rentrée littéraire, le bonheur de lecture reste plus que jamais à chercher à l’ombre des piles.
Pour les grosses écuries de la chose écrite, la situation se complique d’une impossibilité de sortir l’artillerie lourde, certains auteurs reconnus ou déjà récompensés négligeant la foire d’empoigne des prix d’automne et se réservant pour l’autre rentrée, celle de janvier. Restent les autres. Par exemple Éric Reinhardt chez Gallimard. Dans un romancier entreprend d’écrire l’histoire d’une femme avec le concours de cette dernière, réalité et fiction se mêlent au gré de leurs échanges, le personnage imaginaire se lance à son tour dans un livre, etc. Trêve de, , , . Sarah est comme de juste victime d’une répartition des tâches , tandis que surgit une nouvelle forme de violences faites aux femmes quand plusieurs éditeurs refusent un manuscrit de Susanne :