C’est un immeuble parisien des années 60 au pouvoir rétroactif que l’on n’aurait sans doute pas aimé il y a quelques décennies lorsque, enfant, on habitait soi-même dans le même genre d’habitat fonctionnel. Mais, traversant le hall d’entrée, ressurgissent les effluves du temps passé comme autant de délicieuses petites madeleines conduisant, à la manière des cailloux du Petit Poucet, chez Jeanne Balibar. La comédienne, transmutée chanteuse avec son troisième album au charme attachant, vit dans un appartement du 11e arrondissement aux lumières tamisées, où se déploie, sur un mur sombre du living, une bibliothèque de livres et de DVD (Tiens, bonjour Hitchcock! Bonjour Jean Rouch! Bonjour Chris Marker, en majesté). Sur un autre mur, près de la baie vitrée, des dessins à sa mère sur l’album en question aux mélodies signées Cléa Vincent.
