Au moment de finaliser la couverture de ce numéro, j’ai constaté à quel point il restait pertinent. Reprenons calmement. Hormis nos abonnés, qui profitent d’une photo plein format de la Porsche Mission X, et en laissant de côté l’accroche de l’article sur les 24 en train de jouer dans un – grand – bac à sable; une supercar plantureuse aux proportions sculpturales; un SUV bleu qui taille la route, et une arme de guerre bardée d’appendices aérodynamiques en train de mordre du vibreur. Avant d’attribuer à chacune sa marque et son nom, imaginons, chers lecteurs, que vous n’ayez pas pris le temps de les détailler sur la couverture. Spontanément, avec laquelle repartiriez-vous ? Tout de suite, des mains vont se lever : sûrement pas le SUV ! C’est lourd, c’est moche, et ce n’est pas sportif. Je résume… Sauf que, cette fois, nous sommes tous obligés de manger notre chapeau et de ravaler notre SUVophobie. Plus nous conduisons le Purosangue de Ferrari (oui, c’est lui), moins nous comprenons ce qui nous arrive, et encore moins comment, à Maranello, on peut à ce point s’exonérer des lois de la physique. Cet engin défie l’entendement et crispe les zygomatiques de son conducteur. A propos de zygomatiques, il y a également eu quelques crampes au retour de l’essai de la Lamborghini Sterrato. Sur le papier, on flairait le brief marketing imposé aux ingénieurs, qui finissaient par accoucher d’un engin ridiculement contre-nature. Pensez donc, une supersportive que l’on a pris un malin plaisir à monter sur des échasses en la bardant d’attributs de baroudeuse, dans l’idée saugrenue de la faire rouler en tout-terrain. N’importe quoi… Sauf que, contre toute attente, l’exercice est parfaitement réussi. Mieux, il débouche sur une auto ultra-ludique, simple et naturelle. Restent les deux stars prévisibles de l’applaudimètre, issues de la même maison : la dernière 911 GT3 RS d’un côté, et la descendante d’une glorieuse lignée des supercars Porsche de l’autre. Certes, mais la Mission X est électrique, ce qui cause, pour l’instant au moins, autant de scepticisme que d’enthousiasme. Quant à la reine des pistardes, elle a dû faire face, sur notre circuit étalon du Vigeant, à une rude concurrence. Quand on vous dit qu’il ne faut pas se fier aux apparences…
