Cinquante-huit années durant, il aura été fidèle au poste. Assis derrière sa batterie. Insufflant, en studio comme sur scène, son groove unique à la musique des Rolling Stones, le groupe qui lui a valu gloire et fortune. Mais la façon de jouer de Charlie Watts ne venait pas de n’importe où: elle était tout entière empreinte de jazz, une musique qui avait changé le cours de sa vie alors qu’il était à peine adolescent.
Dès la première tournée des Stones aux États-Unis, en juin 1964, Watts a l’impression d’avoir atteint la terre promise, d’être remonté jusqu’à la source de cette musique qu’il vénère par-dessus tout. “On a débarqué à New York et je suis allé dans les clubs de jazz, au Village Vanguard, au Birdland, racontera-t-il. J’ai vu deux artistes au Birdland. Il y avait Charlie Mingus et son groupe, ce qui était déjà génial. Et il y avait Sonny Rollins au sax. C’était ça pour moi l’Amé rique. C’était tout ce qui comptait pour.”