À l’occasion d’un congrès réunissant toute la cancérologie française, Paris Match a rencontré médecins, chirurgiens, chercheurs, ingénieurs…
De la tumeur à la cellule puis à la molécule, la science agit maintenant sur l’infiniment petit
Dirigez l’endoscope vers l’organe cible… » Une voix de femme résonne dans le bloc. Diffusées par hautparleur, ces instructions proviennent en fait du robot Da Vinci : un nom de surdoué de la Renaissance pour une star d’aspect futuriste. Malika, infirmière circulante, approche de la table d’opération un chariot équipé de quatre bras articulés. Un dispositif gigantesque qui va permettre une chirurgie mini-invasive ! Ce jeudi 1er juin, il s’agit d’une ablation de la prostate pour un patient de 66 ans. Le Dr Christophe Vaessen a beau être un pionnier de la chirurgie assistée par robot, il n’a rien d’un geek. Accueillant, pédagogue, il précise que la Pitié-Salpêtrière, où se déroule l’intervention, est le site robotique le plus avancé de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP). Quant à la France, elle est la mieux équipée d’Europe.
Le chirurgien urologue a pratiqué quatre petites ouvertures dans l’abdomen, où viendront s’insérer des trocarts liés aux bras du robot. On y introduira une caméra et des instruments miniaturisés : « Regardez la taille de mes mains et des outils habituels ! Avant, les incisions étaient en rapport. Mais avec cette technologie, tout passe par de minuscules orifices à distance de l’organe. Pour une tumeur du rein, ça évite une ouverture dorsale étendue, complexe et, à long terme, souvent douloureuse. » Le Dr Vaessen quitte la table d’opération et s’installe à une console connectée au robot. Les yeux rivés sur un écran 3D, il avance virtuellement dans l’organisme grâce à la caméra. Pour actionner les outils, il dispose de deux manettes et de plusieurs pédales. Tout en livrant ses instructions dans un micro pour que l’équipe l’entende bien… et sans oublier de commenter l’intervention pour