Deux gueules de cinéma, deux acteurs félins, deux parcours singuliers… Les regards se tournent vers eux quand Bryan Cranston et Adrien Brody entrent dans une pièce, tant ils portent avec eux l’aura des personnages qui ont fait leur célébrité. Mais quand on retrouve sur la Croisette le Walter White de la série « Breaking Bad » et l’inoubliable pianiste de Polanski, la star, cette fois, c’est leur metteur en scène, le presque invisible Wes Anderson (« The Grand Budapest Hotel », « The French Dispatch »), réfugié dans l’arrière-pays pour fuir la folie cannoise. Brody est un fidèle des films d’Anderson, Cranston rejoint, lui, la famille (Scarlett Johansson, Tilda Swinton, Tom Hanks, etc.) après avoir prêté sa voix à l’un des personnages de « L’île aux chiens ». « Asteroid City » est une nouvelle fantaisie, visuellement impressionnante, dans un désert américain fantasmé. Si le film d’Anderson est plus sombre que ses précédents opus, entre deuil, confinement et frontières abolies entre cinéma et théâtre, les deux comédiens auraient de toute façon signer les yeux fermés pour un moment avec Wes.
Paris Match. À voir le gotha de Hollywood figurer au générique d’“Asteroid City”,