Léa Seydoux, étoile secrète
On ne fait pas plus proustien que cet état civil : dans le James Bond de 2015, et dans le prochain cru, elle s’appelle Madeleine Swann, rarissime « James Bond girl » à s’autoriser un come-back – l’agent 007 étant plutôt coutumier du zapping amoureux. Le blockbuster annoncé devait sortir à l’automne, mais crise sanitaire oblige, c’est en mars 2021 qu’il a été repoussé in extremis. Repoussé aussi, le prochain Wes Anderson, au casting duquel elle figure en bonne place. Des reports et coups du sort que Léa Seydoux envisage avec philosophie. Sa vie d’actrice, d’ailleurs, est tout sauf à l’arrêt, elle qui tourne en ce moment, pour la deuxième fois, avec Arnaud Desplechin: d’Hollywood aux pointures littéraires hexagonales, Léa Seydoux, star planétaire, est à l’aise partout. Pourtant, loin de l’assurance et de l’aplomb qu’on pourrait du coup lui supposer, l’actrice parle tout bas, timidement, hésite souvent entre le oui et le non, laisse parfois mourir ses phrases à petit feu. « Proustien » est un adjectif qui lui va bien, à elle aussi, car elle a ce mélange d’acuité et de mélancolie qui passe dans le regard, et cette façon de décortiquer les pensées et sentiments qui la traversent. Quand on l’interroge, il lui arriveou nous demandant : Comme si elle se méfiait un peu des mots qu’elle pourrait prononcer. Léa Seydoux, toutefois, a beaucoup à nous dire. Et l’écouter parler est un vrai plaisir : entre candeur et autodérision, entre poésie innée et haute clairvoyance, rencontre avec l’étoile mystérieuse du cinéma.
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