LES FAUX-SEMBLANTS DE LÉA SEYDOUX
Parfois elle part ailleurs. Malgré près de quinze années de carrière, Léa Seydoux n’est pas rodée au jeu de la promotion. Elle peut laisser son esprit divaguer pour tenter d’affiner sa pensée. La comédienne est de prime abord sauvage, timide. Elle a besoin de temps pour vous apprivoiser, comme elle a besoin de temps avec les cinéastes qui la font tourner. Depuis « Roubaix, une lumière », en 2019, Arnaud Desplechin prend plaisir à la filmer. Contraint de changer ses plans au printemps 2020, Desplechin s’est tourné vers Philip Roth, l’écrivain new-yorkais décédé en 2018. Plus précisément vers le roman « Tromperie » dans lequel Roth imagine un écrivain américain nommé Philip, séjournant à Londres, qui s’offre une parenthèse amoureuse, sexuelle avec une jeune Anglaise. Pour incarner ce double de Roth, Desplechin a fait appel à Denis Podalydès, parfait en manipulateur, prisonnier de sa vanité et de ses sentiments. Face à lui, Léa Seydoux est tour à tour heureuse, bouleversée, détachée et amoureuse. Changement de registre pour l’actrice, deux mois après avoir donné la réplique à Daniel Craig dans son ultime « James Bond », décrié par les puristes et adoré par le public. On la retrouve dans arrondissement, non loin d’un Arnaud Desplechin bienveillant, subjugué par cette comédienne définitivement pas comme les autres.
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